Synthèse du lancement des Assises du 10 février



            









  
                              

Le 10 février passé, s'est tenue au Bahut "Le grand café de la culture" a réuni plus de 80 acteurs culturels invités à se projeter, en 2035 dans Arcueil, devenu ville d'Art et de Culture". Sous forme de Word café animé, processus de réflexion permettant de développer l'intelligence collective, animé  par Sandrine May, ils ont échangé à partir de 3 questions. Voici ce qu'ils ont vu ...

                                  
     

 Arcueil, ville d'Arts et de Culture
       
Que voit le jury concrètement ?

Le jury, par le biais de ses habitants et acteurs artistiques et culturels, a remis à Arcueil le premier prix « ville des arts et de la culture ».

Les participants au jury ont relevé des points fondamentaux :

D’une part, une présence remarquable de l’expression artistique et culturelle dans toute la ville.

Arcueil est un musée et lieu artistique à ciel ouvert. L’art a investi les espaces publics (commandes d’œuvres, street art, mobilier urbain artistique, préservation et valorisation du patrimoine…) et tous les équipements culturels et acteurs déploient des actions hors les murs (abri livres, spectacles de rue, canoë sur la Bièvre…).

D’autre part, un soutien à la création croissant et durable, permettant le développement d’une diversité de lieux culturels et artistiques sur la ville.

Anis Gras, lieu de résidence, de travail et de création, est subventionné durablement et équipé pour son développement. Ce lieu unique du territoire et de l’Ile-de-France, est entouré d’un écosystème créatif unique.

Le Bahut est un lieu de spectacle vivant où les associations développent des projets expérimentaux où se croisent les publics et les disciplines. En son cœur, un théâtre et une école résidence en font un lieu unique d’accompagnement des plus jeunes et des artistes.

Parallèlement, un éco quartier culturel et artistique voit le jour, à l’instar des « Grands voisins », drainant les artistes professionnels, semi professionnels amateurs et publics autour de lieux conviviaux (café, etc.).

Le Centre commercial La Vache Noire relaie les propositions artistiques territoriales et met à disposition des espaces d’expression pour favoriser la rencontre du plus grand nombre avec les œuvres et les artistes.

Le nombre de résidences d’artistes est unique. Autour des ateliers d’artistes, spécifiques et en pied d’immeubles, les ateliers éphémères se sont multipliés pour apporter au plus grand nombre des temps et outils de création : des résidences sont développées dans les établissements scolaires, les équipements publics, tous les lieux qui vont être détruits sont des lieux transitoires dédiés d’art éphémère, tous les quartiers bénéficient de résidences. Des espaces sont en outre dédiés, partout dans al ville, aux différentes associations.

La programmation artistique fait rayonner la ville. Elle est exigeante, favorisant à la fois la venue d’artistes renommés, d’artistes en développement, la jeune création, la diversité et la parité. Elle est accessible, régulière, participative, populaire, tournée vers l’international et favorise la découverte et la pluridisciplinarité. Arcueil a développé un festival unique, pluridisciplinaire, autour des arts de la rue, du street art, des musiques improvisées, etc., qui donne lieu à des actions de médiation uniques avec les scolaires et les jeunes.

Les habitants et acteurs culturels sont particulièrement actifs dans le développement culturel territorial. Un « droit à la création » pour tout-e-s est reconnu et instauré, permettant à tout citoyen d’être acteur culturel à sa manière et de s’engager par le biais d’une diversité d’actions locales. L’Université populaire se déploie dans tous les quartiers. Un groupement d’entraide mutualisé (GEM) s’est développé, permettant aux personnes les plus isolées de participer à des activités artistiques. La ville valorise l’ensemble des initiatives de la population, favorise l’expression artistique des jeunes et dans sa diversité et l’accompagnement de tout-e-s vers les métiers de la création.
La politique artistique et culturelle est une politique prioritaire, préservée et valorisée. Elle est exclue de toute vision commerciale. Elle bénéficie d’un soutien financier public durable et pluriannuel et de la mise en place de dispositifs d’économie sociale et solidaire permettant la mise en réseau des savoir-faire, des compétences et des outils. Un pôle technique avec des ateliers et du matériel pour l’artisanat d’art, la fonderie, la sérigraphie, la tapisserie, etc. a été développé avec des temps de médiation pour favoriser le développement de la recherche et des créations artistiques. Le tissu artistique culturel et associatif est interconnecté. Un annuaire des artistes facilite les mises en réseau. Le développement des emplois culturels est soutenu. Le développement de l’artisanat est favorisé. Les ateliers d’artistes sont à loyers modérés. La communication autour des initiatives artistiques et culturelles est faite sous forme d’agoras et rencontres, est visible, régulière et surprenante.

            Comment avez-vous fait ?

La ville d’Arcueil a fait de la politique artistique et culturelle une politique prioritaire, à part entière, et transversale. Vecteur de citoyenneté, d’éducation et de développement territorial, l’art et les artistes sont au cœur de la cité.

La politique culturelle est innovante et donne lieu à de nombreuses expérimentations. Les budgets dédiés sont durables, la diversification de ressources complémentaires est recherchée à travers les co-financements, le mécénat, le financement participatif et citoyen et une augmentation du 1% artistique. Des budgets complémentaires sont régulièrement dédiés à l’innovation et à des expérimentations pour financer de nouveaux projets débattus dans des instances créatives participatives. Elles associent l’ensemble des acteurs territoriaux, commerçants, entreprises, établissements publics, collectivités voisines, pour favoriser la mise à disposition d’espaces de pratiques et d’ateliers cultures dans tous les temps et lieux de vie.
La co-construction et le partenariat sont au cœur du développement culturel.

La ville a mis en place une véritable politique culturelle « du temps libre » (cf ministère du temps libre), qui permet à l’ensemble des habitants, l’accès à la culture et à la vie citoyenne, l’engagement artistique et culturel pour la République. Le développement de l’éducation populaire, l’éducation artistique, et du rôle et statut des associations et acteurs culturels ont été affirmés.

Les acteurs culturels et artistes se sont fédérés/regroupés autour d’une structure de développement culturel, leur permettant de co-porter des projets et de développer des formes nouvelles d’économie sociale et solidaire. La ville les accompagne, dans le développement de nouvelles formes de coopération, dans la recherche de financements et le développement de l’emploi culturel. Elle facilite la mise à disposition d’espaces et de temps de recherche et de travail collectifs et la mise en synergie des acteurs locaux avec une diversité d’acteurs culturels, comme des coopératives d’urbanisme temporaire, des coopératives d’activité et d’emploi. La ville a développé une plateforme de valorisation des initiatives artistiques et culturelles.

La ville d’Arcueil a mis à disposition des habitants, acteurs culturels et artistes, une diversité de lieux de rencontres, de recherche et de création où se croisent diversité et pluridisciplinarité des esthétiques artistiques. Un café culturel intégrant un lieu de création artistique fédère régulièrement les artistes et habitants autour de projets et de rencontres débats. Des lieux informels se développent quotidiennement, au gré des propositions des acteurs culturels, pour expérimenter de nouvelles formes artistiques et d’éducation populaire : développement d’un chapiteau dans la ville, développement d’ateliers d’artistes dans les locaux inoccupés, développement de festivals de rue, station du RER investi comme un espace d’exposition, résidences d’artistes dans les écoles et bâtiments publics, pratiques artistiques chez les commerçants, friche artistique à Marie Curie, développement d’initiatives hors les murs de l’ensemble des équipements culturels, habillage artistique des maisons et bâtiments publics, ouverture d’ateliers les weekend, expression artistique dans les rues, etc. L’expression artistique, durable comme éphémère, pluridisciplinaire et transgénérationnelle est au cœur de la cité.


            À quoi avez-vous contribué ?


La ville d’Arcueil et les acteurs culturels se sont mobilisés à de nombreux endroits pour le développement culturel local.


D’une part, l’accès aux arts et aux pratiques artistiques dans tous les lieux de vie a été développé. Plusieurs écoles accueillent des résidences d’artistes et ateliers de création, des projets artistiques se développent dans les HLM, les parcs et jardins etc, des projets de culture scientifique et technique irriguent les quartiers, des installations éphémères et du mobilier urbain se déploient partout dans la ville. Un grand projet artistique intergénérationnel se développe chaque année, à long terme, et fait l’objet d’une restitution finale publique ouverte à tous les habitants. Les droits culturels sont expérimentés et soutenus à travers l’implication permanente des citoyens aux projets de création artistique. Les habitants participent notamment avec les équipes municipales et acteurs culturels à certaines actions de programmation de même qu’à la gestion de lieux pluridisciplinaires. Ils initient de nombreux projets culturels, artistiques, patrimoniaux, scientifiques et développent des ponts entre pratiques professionnelles et amateurs, art et sport, patrimoine et spectacle vivant…. Une instance citoyenne regroupant professionnels et amateurs est consultée pour le développement de projets artistiques et culturels sur la ville.

Cette mobilisation citoyenne est permise par un climat constant de confiance entre artistes, acteurs culturels, citoyens et politiques. L’expérimentation est favorisée, des lieux vacants sont mis à disposition, des concertations sont régulièrement organisées, la démocratie artistique et culturelle est protégée.

Chaque jour, de nouveaux désirs émergent : création d’un musée et festival Satie, ateliers de dessin et peinture pour les adolescents, ateliers d’écriture et d’éducation populaire pour les enfants, espaces de concerts et d’enregistrements pour les musiciens, projets scientifiques et techniques, cours de développements corporels, sensoriels, de yoga, etc., journées ateliers portes ouvertes, mises en scène hors les murs de créations pluridisciplinaires, création d’une école musique non académique, de projets artistiques itinérants, programmation du chapiteau du Bahut…

Cette densité d’expérimentations et d’actions est due au développement d’un écosystème partenarial et de mise en réseaux unique. Les interactions entre les associations ont été encouragées, des temps de rencontres et d’échanges libres entre tous sont favorisés, un réseau artistique interdisciplinaire a été structuré pour la mise en commun des compétences, des outils mais également pour le développement de nouveaux projets. L’entraide, la mise à disposition de compétences, le dialogue, sont au cœur du développement artistique et culturel local.

Cette structuration a permis le développement d’une économie culturelle locale spécifique, dans un contexte de soutien pérenne de la ville aux arts et à la culture. Les acteurs culturels ont créé un fonds de dotation pour développer de nouveaux projets artistiques et culturels, ils ont mis en place une ressourcerie artistique pour les arcueillais, ils s’engagent dans une permanence juridique partagée pour accompagner les artistes sur le plan administratif, ils dialoguent et impliquent les partenaires privés du territoire, mobilisent le 1% artistique et incitent la population à s’engager dans le soutien aux initiatives et projets. La création de collectifs artistiques et culturels est dans l’ADN de la ville. Ces collectifs développent une économie sociale et solidaire et défendent activement les droits des artistes.

L’ensemble de ces projets et démarches menées par les citoyens et artistes est profondément valorisé par la ville. Annuaire artistique artisanal et créatif, répertoire en ligne, plateforme internet recensant les évènements artistiques, les structures culturelles, les artistes et formations, blog et journal citoyen autour des activités culturelles, qualité graphique et plastique de la communication municipale, transport des personnes vers les lieux artistiques, crieurs de rue pour annoncer les évènements quotidiens, tout est mis en œuvre, de façon quotidienne, innovante et expérimentale, pour favoriser la valorisation de la politique culturelle et artistique.



           



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